Entre

Trois jours sur place dans un lieu nécessaire, trois jours pendant lesquels se passent les matins des ateliers de traduction de poésie arabe, anglaise et espagnole, et puis d’écritures dansées, d’écritures de rêves et fabrication de fanzines et trois jours pendant lesquels tu vas voir dehors, les choses écrites sur le trottoir, les murs et les murets par celles et ceux qui sentent l’urgence du jeu public et au passage où tu rencontres le type qui tient le bar de l’Atmosphère parce que tu t’y arrêtes prendre un café debout et que tu es avec ton enfant et que ton enfant voit la petite voiture verte sur une table au fond et le type qui l’offre à l’enfant avec sa roue en moins et alors tu t’éponges beaucoup de ce dehors et d’un peu du dedans et tu t’essores en sept poèmes que tu scotches à même la vitre opaque à gauche de la porte d’entrée du lieu de cette résidence, un lieu pour respirer, que tu frappes à la machine ces sept langues de papier pendant les siestes de ton enfant dans l’espèce de cour commune à ce tiers culturel et à l’hôtel social hébergeant soixante dix personnes qui peine.nt à respirer et toi tu frappes Entre entrez en marge de l’entre-soi histoire que les foutus dedans et dehors s’entrouvrent, s’entraperçoivent des mondes trop étanches et sans doute s’entre-tisse quelque rugueuse tendresse faisant place au bizarre qui nous pourrait enfin permettre de – vivre encore.