Ça perle

Une longère en L au Nord du Parc du Morvan, et une poétesse, Anna Serra alias Marguerite, reprenant la ferme au nom de son association La Perle, après dix années d’abandon. Avant, deux artistes y habitaient qui faisaient de ce lieu un lieu d’art et pour les réfugiés. Coagulant les énergies en chantiers participatifs, la grande maison suit la lignée pour devenir peu à peu ferme de la poésie pulsée. Présentement, le huitième chantier pendant deux semaines pour appliquer un mélange de chaux-chanvre sur une partie des murs du salon, de la cuisine et de la chambre, en plus de nettoyer la grange. Une cinquantaine d’allié.e.s en tout, entre les ami.e.s, les voisin.e.s et les artisans. Et le samedi 7 mai, première ouverture au public de la grange pour une soirée de poésie et un bal populaire, entre-temps remise en route du four à pain pour des pizzas au feu de bois. Tu frappes un long rouleau toute l’après-midi depuis le haut de l’escalier qui mène au dortoir et puis tu lis, perlent les émotions. Aline fait entendre une création sonore avec les enregistrements de la semaine passée, Cédric et Marguerite pulsent une sélection de leurs poèmes et le morceau de piano si lourd à déplacer résonne à la caresse d’un chardon pendant que Marguerite lit le poème de Luc Dietrich, « Chardon », contre qui en as-tu ? L’aventure continue. Bientôt du maraîchage et toujours ce désir de réinventer les formes de la création et de la mise en partage de la poésie contemporaine. Tout est possible ensemble, les murs sont doux, la chouette salue chaque soir avec la lune entre les chênes. Activer les marges et sentir la puissance des simples.

[Le dessin est de Victoria Dorche. Les quatrième et cinquième photos sont de Cédric Lerible. Le fossile de la deuxième photo fut trouvé à la déchetterie du coin.]