Le jardin de paille

À la cité Jacqueline Auriol, un nouvel espace est en train de prendre vie depuis quelques semaines derrière la terre vidée de son bâtiment C, qu’on décide de nommer « le jardin du préau ». Tu t’y installes pendant la semaine de résidence, sous le préau, en face de la pelouse destinée à devenir un potager partagé sur une année, un lieu de culture dans les deux sens du terme, agricole et artistique. Avec toi, grâce à la compagnie Ouïe/Dire, les musicien.ne.s Isabelle Duthoit, Émilie Skrijelj et Christian Pruvost, le poète Thomas Suel, le vidéaste Kamel Maad, les dessinateurs Placid et Lolmède + quelques habitants tous âges, entre les bancs peints en jaune par Terr’O, les sculptures en cours de Joël Thépault et les bottes de paille où Julien Lhermytte, de l’Archipel des Transitions, poursuit la semaison. Tu frappes un livre entier dans l’accueil de ce qui arrive, un spectacle vraiment vivant, une façon de sentir l’instant collé en résonance avec l’avant, l’après, l’au-delà, l’en-deça, les morts, les mots des autres et des papillons blancs. Le vendredi, pendant la performance déambulatoire improvisée ensemble, une phrase de Tony que j’entends résumer comme le défi commun : « on aurait envie d’se créer un avenir ».

[Le dessin de l’avant-dernière photo est de Lolmède.]