Popopo (poésie politique et populaire)

Au premier tour, installer ta machine à écrire, une table et une chaise devant le bureau de vote de la cité Auriol, parce que tu es sur place, et frapper des poèmes pour ceux qui passent par là. En frapper presque autant qu’il y a de candidats. Les patafixer sur le mur de l’école avant qu’ils ne soient adoptés. Élus. À la fin, deux poèmes choisis par deux enfants pas en âge de voter mais en âge de subir, pour l’une le poème sur la peur de l’inconnu, pour l’autre celui sur la France, comment lui faire confiance. Ils souriront sur la photo.

Au second tour, voter un poème. Donc voter nul. Donc la poésie est nulle. Chacun sa voix, chacun son geste, chacun ses mouvements quotidiens et portés vers le bien commun. Si possible. Et cesser de nous isoler. Quand on vient avec son enfant dans l’antre de la décision électorale, ce que la société lui propose avant la sortie : un bonbon. Et l’enfant de répondre Non merci, j’aime pas les bonbons. Qu’est-ce donc que nous nous proposons de vivre ensemble, et maintenant et après.