Point de fuite

Huit séances en prison pour des ateliers d’écriture, pour chacun de deux groupes. Huit détenus au départ, six à l’arrivée, trois qui lisent leurs textes pendant la restitution proposée en interne, personne de l’administration pénitentiaire. Une aventure pour donner du sens à ça, point de fuite dans les deux sens. Un livre par participant, un recueil final toujours en attente de validation, avec des poèmes en plus et des portraits dont les originaux, frappés, furent donnés de la main à la main. Des fragments poétiques affichés à l’entrée des gymnases de chaque division, au cas où. La question centrale demeure celle énoncée par l’un d’eux : ici qu’est-ce qu’on peut dire à qui ? À quoi tu ajoutes comme une alerte générale : pour quoi faire ? Plaisir éclos dans les rencontres d’hommes et sentiment réitéré de la stérilité d’enfermer. De là, écrire encore, lire ensemble, parler vrai.