Avec eux, chez eux, pour eux

Une deuxième semaine à la Cité Jacqueline Auriol dans le cadre de la résidence d’artistes portée par la compagnie Ouïe/Dire depuis plus de trois ans maintenant, juste avant que ne ferme l’Épicerie Gourmande de Saïd, sans autre lieu promis, juste avant que ne tombe définitivement le bâtiment C et que Vagabondage ne change d’appartement. Des choses qu’ainsi tu fais sans les avoir prévues, toute seule ou avec des musiciens, des dessinateurs, surtout des habitants. Tu tapes au fond de la salle à Pagot pendant les deux matinées d’ateliers dessins avec les enfants. Tu tapes les portraits des quatre jeunes dits délinquants qui soigneusement fignolent leur fresque géante avec Tangui Jossic, et quand tu les leur lis, ils te disent « trop stylé ». Tu tapes encore un peu à la terrasse de l’épicerie, un billet doux glissé avec les autres, de tout pays, sous le verre au comptoir. Le dernier jour tu tapes un rouleau de papier depuis le balcon du deuxième étage, 7 mètres en 6 heures. Entre-temps, tu accompagnes Jean-Léon Pallandre et Delphine Barbut chez Rolande, chez Hassan et chez Yvette pour un concert privé, personnel et unique et tu rentres chez toi. Après tu leur envoies une poésie avec une fleur séchée ou une herbe de mauvais genre. Penser à eux, penser à quoi faire, faire quelque chose.