La place du rouleau

Septembre 2017

Nancy / La Factorine (vitrine artistique)

En 3 heures, un fin rouleau d’un peu plus de 12 mètres, à raison d’une lettre par ligne, en 6 heures ensuite, un autre de 4 mètres, format caisse enregistreuse, enfin le lendemain, 4 heures pour un dernier de même longueur, chaque fois frappés à la machine à écrire depuis la fenêtre du premier étage d’un immeuble en évitant la pluie, en observant les choses et les hommes et tous les détails qu’il faut encore imaginer quand les apparences ne transpirent pas beaucoup. Méditation ponctuée d’apostrophes montant de la rue curieuse. Le monde semble avoir besoin qu’on s’arrête dessus, qu’on le sente de loin, qu’on y pense fort intimement. Entre parenthèses, un écho au Livre sur la Place, l’événement de la rentrée littéraire sur la place royale juste à côté : le livre en train de se faire à l’ombre des livres déjà faits. C’est la lecture, ou même l’activation pratique du verbe, qui reste un mystère.